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Franz-Anton MESMER :
(1734-1815), est un médecin allemand, fondateur de la théorie du magnétisme animal ou mesmérisme.
Chronologie de la découverte du magnétisme animal :
– 1766, Franz-Anton MESMER publie « De l’influence des planètes sur le corps humain », après être fortement influencé par les théories sur le magnétisme de ses prédécesseurs du XVIIe siècle.
– 1773, MESMER commence à utiliser le terme de magnétisme animal qu’il distingue du fluide magnétique minéral. MESMER soigne une malade de 27 ans, la demoiselle OESTERLIN, qui présentait des crises douloureuses et convulsives à répétition. Il venait d'apprendre que des médecins anglais utilisaient des aimants pour traiter certaines maladies.
Les premiers essais avec des aimants en fer sont décevants, échecs qu'il attribue à l'imperfection des aimants. Il utilise alors les plaques aimantées inventées par le père jésuite Maximilian HELL, astronome à la cour de Vienne. Il adapte la forme de ces plaques à celle de la partie du corps à traiter.
- Le 28 juillet 1774, Mesmer rapporte qu'il fait avaler à sa malade une mixture contenant du fer, puis il fixe sur son corps trois aimants, l'un sur l'estomac, un autre sur chaque jambe. Il provoque ainsi une crise ou « marée artificielle », la malade guérit de cette attaque en devenant insensible aux aimants.
À la suite d’une polémique avec HELL sur la paternité de ce procédé, MESMER insistera sur le fait que le magnétisme animal est distinct du fluide magnétique minéral. Il interprète la guérison de sa malade comme venant de son propre fluide magnétique à lui, les aimants ne jouant qu'un rôle amplificateur et directionnel.
Il considère que c'est le thérapeute, personne vivante dans sa totalité, qui peut guérir et soulager par son magnétisme personnel.
– 1775, il se rend chez le Baron Horeczky DE HORKA, un noble hongrois, pour traiter ses spasmes nerveux. Il existe sur ce sujet un témoignage du précepteur de la maison du Baron qui surveilla MESMER pour tenter de le démasquer comme charlatan.
Le prince-électeur Maximilien III Joseph de Bavière nomme une commission pour enquêter sur les exorcismes du père Johann Joseph GASSNER. Cette commission invite MESMER à Munich.
Le 27 mai 1775, il se montre capable de provoquer chez les malades l’apparition et la disparition de divers symptômes sans utiliser l’exorcisme. Le lendemain, en présence de la Cour et de l’académie, il déclare que GASSNER guérissait ses malades par le magnétisme animal sans s’en rendre compte.
– 1777, MESMER quitte Vienne, après avoir tenté de traiter la cécité de Maria Théresia VON PARADIS, une musicienne de 18 ans aveugle depuis l’âge de quatre ans. Les soins de MESMER parvinrent à rétablir partiellement sa vue, ce dont les parents lui furent d’abord fort reconnaissants, avant que le père de la jeune musicienne, qui tenait à conserver la pension d’invalidité de sa fille, n’insiste pour que MESMER cesse de la traiter. Selon MESMER, ni la famille, ni la malade n'avaient intérêt à guérir, cela aurait été la fin d'une carrière de musicienne aveugle et de la générosité de l'Impératrice d'Autriche. Des échanges acerbes s’ensuivirent, et la vision de la patiente se détériora de nouveau. Les médecins qui s'étaient occupés de la musicienne contestent la guérison : ils soulignent que la malade n'affirme voir qu'en présence de MESMER.
– À partir de 1779, il publie son « Mémoire sur la découverte du magnétisme animal avec le soutien de son premier converti important, le médecin Charles DESLON. Les thèses principales de ce Mémoire sont les suivantes :
• Un fluide physique subtil emplit l’univers, servant d’intermédiaire entre l’homme, la terre et les corps célestes, et entre les hommes eux-mêmes,
• La maladie résulte d’une mauvaise répartition de ce fluide dans le corps humain et la guérison revient à restaurer cet équilibre perdu,
• Grâce à des techniques, ce fluide est susceptible d’être canalisé, emmagasiné et transmis à d’autres personnes,
• Il est possible de provoquer des « crises » chez les malades et de les guérir.
Selon MESMER, le magnétisme animal est la capacité de tout homme à guérir son prochain grâce au fluide naturel que le magnétiseur serait capable d’accumuler et de retransmettre grâce à des passes, dites « passes mesmériennes », sur tout le corps.
Il donne alors un célèbre aphorisme : « Il n'y a qu'une maladie, qu'un remède, qu'une guérison ». Toute l'histoire de la médecine n'est qu'une illusion. Nul remède, nul procédé thérapeutique n'a jamais guéri un malade. Ce qui guérit, c'est le magnétisme animal des médecins qui s'en servent sans s'en apercevoir. Le magnétisme animal est un remède universel qui répond à un idéal des Lumières : le rêve d'une « médecine à son point de perfection ».

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Le Baquet de MESMER :

En 1780, ayant plus de patients qu'il n'en peut traiter individuellement, MESMER introduit la méthode de traitement collectif dite du baquet (récipient en bois, plus large que haut, et assemblé exactement comme un demi- tonneau). Au milieu d’une salle aux murs matelassés, plongée dans une semi- pénombre, un grand baquet, dont les bords du couvercle sont percés de trous est empli d’eau magnétisée, de limaille de fer et de morceaux de verre. Des barres de fer recourbées à différentes hauteurs sortent du baquet, que les patients, assis autour, appliquent sur la partie malade de leur corps.
Outre ces tiges, des cordes relient tous les malades, les uns aux autres, et au baquet.
MESMER entre dans la salle, revêtu d’un habit de soie lilas, faisant avec ses mains des passes magnétiques. Après un mouvement de baguette ou l'apposition des mains, on peut voir chez certains patients de MESMER des transes, des crises, des convulsions, des rires, des cris, des frémissements ou des gestes de nervosité. C'est notamment lors de ces traitements collectifs que se manifestent des phénomènes contagieux de « crises magnétiques » au cours desquelles les femmes de la meilleure société parisienne perdent le contrôle d'elles-mêmes.
Toute une mise en scène était destinée à renforcer les influences magnétiques : grands miroirs et sons musicaux provenant d'instruments magnétisés, dont l'harmonica de verre joué par MESMER lui-même.
Un témoin décrit une crise : « La respiration était précipitée ; elle étendait les deux bras derrière le dos en les tordant fortement, et en penchant le corps en devant ; il y a eu un tremblement général de tout le corps ; le claquement de dents est devenu si bruyant qu'il pouvait être entendu du dehors ; elle s'est mordu la main, et assez fort pour que les dents soient restées marquées ».
MESMER considère que ces convulsions ont une vertu thérapeutique en ce qu'elles indiquent que le fluide, renforcé par les passes magnétiques, surmonte l'obstacle qui s'opposait à sa circulation dans le corps du malade. Pour les cas de convulsions violentes, les patients sont emmenés dans une chambre matelassée appelée « chambre des crises ».
L'un des quatre baquets de Mesmer est réservé aux pauvres mais les places aux trois autres doivent être réservées longtemps à l'avance et lui rapportent quelque 300 louis par mois.
Pour les pauvres, il propose un autre traitement collectif, mais de plein air : l'arbre magnétisé.
MESMER magnétisait des arbres de son jardin et invitait ceux qui
ne trouvaient pas de place autour des baquets à enlacer les arbres
à la place.

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